Né à Hokkaido en 1971 et diplômé en 1994 de la faculté d’ingénierie de Tokyo, il dirige actuellement l’agence Sou Fujimoto Architects fondée en 2000 à Tokyo et se fait remarquer en 2006 en remportant le prestigieux AR-Architectural Review Awards dans la catégorie « jeune architecte » pour son projet de réhabilitation d’un hôpital psychiatrique pour enfants.

En 2012, il présente ses projets dans le Pavillon du Japon à la Biennale d’Architecture de Venise et remporte un Lion d’Or. Parmi ses nombreuses récompenses, il se voit attribuer en 2011 le premier prix de la compétition internationale pour la « Taiwan Tower » et pour le « Beton Hala Waterfront Center ». Il implante également une agence à Paris en 2015.

Omotesando Branches, Tokyo.© V.Sadoun
Omotesando Branches, Tokyo.© V.Sadoun

Parmi ses travaux les plus importants : la Final Wooden House (2008), la House N (2008) une maison conçue et optimisée pour loger deux personnes et un animal de compagnie avec un jardin semi-ouvert sur 3 espaces imbriqués, les Musashino Arts University Museum & Library (2010) ou la House NA (2011) une habitation conçue comme un arbre à plusieurs branches créant des pièces de vie diverses, ouvertes sur l’extérieur et modulables…

Sou Fujimoto a dessiné également « the Serpentine Gallery Pavilion 2013 » avec une architecture translucide géométrique qui invite à l’exploration de l’espace et qui part du cube pour créer une forme mouvante et organique. Avec ce projet, Sou Fujimoto est devenu le plus jeune architecte ayant accepté de dessiner une structure temporaire pour la Gallery.

Depuis, l’agence Sou Fujimoto Architects a été rigoureusement impliqué dans de nombreuses compétitions et commissions internationales, dont un premier prix pour le Beton Hala Water Front Center à Belgrade, en Serbie, et le Taiwan Tower 2011 à Taïwan. Plus récemment, l’agence a livré le projet de l’Arbre blanc à Montpellier (livraison en 2019), et développe le projet de la Maison de la musique hongroise à Budapest (en construction), l’extension de l’Ecole Polytechnique à Paris (en construction) et le site le plus prestigieux de Réinventer Paris avec le projet “Mille Arbres” (lauréat en 2016).

En s’inscrivant dans l’héritage de la culture japonaise tout en apportant un regard neuf sur l’architecture et en concevant des formes inédites, Sou Fujimoto nomme son style « l’avenir primitif ». 

Il mène une réflexion autour de l’habitat primitif des hommes (grottes, cavernes…) et la notion de « nid » tout en cherchant à le moderniser par les matériaux utilisés, les formes etc.

En s’interrogeant sur la nature de l’architecture il y répond par des formes inédites et innovantes. Dans tous ses projets, il cherche à créer des lieux de vie qui permettent une multitude d’actions, de fonctions et d’usages : moduler l’espace à sa guise en fonction de ses propres besoins, apporter une liberté d’appropriation de l’espace par l’habitant dans un espace défini. La forme architecturale des projets est assez simple mais elle tend à se complexifier avec des jeux d’imbrications des espaces.

Sou Fujimoto utilise un seul matériau par projet facilitant la lecture de l’intention architecturale, par exemple dans le projet Omotesando branches dans lequel il utilise le béton comme matériau de prédilection en le modernisant par la création de pleins, de vides…

L'Arbre Blanc

Quand je débute un projet j’observe le contexte : l’histoire, le climat et le mode de vie local.

Sou Fujimoto
© Sou Fujimoto
NATURE PEOPLE ARCHITECTURE

RBC Paris invitait à venir s'exprimer pour la seconde fois en 2019, après une exposition chez RBC Montpellier en 2014, l’architecte international Sou Fujimoto.

Cette exposition autour du travail de l’architecte japonais rassemble des projets aux typologies, aux échelles et aux contextes très différents, récemment développés (certains pour la première fois dévoilés) au sein des agences tokyoïtes et parisiennes de Sou Fujimoto Architects.

La plupart des projets présentés ont été conçus en collaboration avec La Compagnie de Phalsbourg tels que Mille Arbres et Le Village Vertical à Rosny. D’autres projets sont également mis en avant, comme l’Arbre Blanc, récemment livré à Montpellier, et aménagé par RBC.
Pour illustrer ces différents projets et expliquer les processus de création à la réalisation de l’oeuvre finale, une série de maquettes fut présentée, créant ainsi une forme d’abstraction révélant les usages et la place de la nature au sein de l’ensemble des projets.

A la manière de l’eau façonnant la roche, ce sont ces derniers, les usages et la nature, qui donnent vie à l’architecture. Leur matérialité devient poreuse, malléable à la vie qui s’y déroule, et humaine.

Cette attention aux nouvelles manières de vivre permet d’introduire une échelle domestique quel que soit la taille du projet.

Ces différentes expérimentations ont pris forme autour d’une maquette conceptuelle à taille humaine suspendue sous l’immense verrière du Lab du showroom RBC Paris. Elle est à la fois le fruit des différentes recherches mais aussi une opportunité de penser librement des espaces de vie à venir. L’architecture devient l’espace de rencontre des hommes, de la nature et des manières de vivre. Que se passe-t-il lorsque la nature et les usages façonnent l’architecture ?

© David Lefranc